Nous ne notons pas les fleurs, dit le géographe.
9 octobre 2010 – 15 janvier 2011
Vernissage samedi 9 octobre de 14h à 21h
Lara Almarcegui, Louidgi Beltrame, Ursula Biemann, Julien Blanpied, Wang Bing, Tacita Dean, Ellie Ga, Michael Höpfner, Ruth Kaaserer, Yves Mettler, Trevor Paglen, Carson Salter, le Silo, Triple Canopy et José León Cerrillo
Une proposition de : bo-ring (Virginie Bobin et Julia Kläring)
Wang Bing, Crude Oil, 2008. Film. Courtesy BetonSalon / Wang Bing
Bétonsalon
Territoire à la fois infini et clos sur lui-même (double illusion), « le désert » cristallise un vaste faisceau de références et de disciplines, de la géographie à la littérature, de la philosophie à la biologie, de la cartographie à l’écologie. La blancheur sans qualités – ou fantasmée comme telle – du désert (qui ne peut souvent être embrassée que grâce aux cartes ou à des représentations aplanies) en fait un espace idéal de projection, d’inscription et de planification pour fantasmes politiques, utopies architecturales, expéditions scientifiques et récits de fiction plus ou moins fondateurs. Il est l’image de ce lieu hors du temps et du monde, une hétérotopie dont les représentations sont souvent connotées de romantisme. Il est aussi un paysage, un révélateur, un théâtre, un laboratoire, où se croisent trajectoires migratoires, expérimentations sociopolitiques et tentatives d’hégémonies nationales : un lieu avant tout traversé et constitué par des corps et des histoires.
Nous ne notons pas les fleurs, dit le géographe prend pour point de départ l’appropriation – sous des formes et pour des raisons variées – du désert et de ses images dans l’histoire politique et culturelle moderne et postmoderne. Au-delà d’une certaine fascination actuelle pour la question de l’entropie et une poétique de la ruine, l’exposition considère à la fois les espaces des déserts « naturels » et les espaces urbains désertés, dans une dialectique d’occupation/désoccupation, appropriation/expropriation. De tels territoires appellent au design, selon l’acception d’Hal Foster1, et nombreux sont les artistes à s’être emparés de ces relations multiples pour les examiner, les documenter, en rendre compte et/ou pour produire de nouvelles projections et de nouveaux récits. Nous ne notons pas les fleurs (…) s’inspire d’une conception de la géographie qui prend en compte la relation du sujet au lieu : une conception non pas fixe mais transformable2 et régulièrement redéfinie et restructurée, à l’inverse de celle – autoritaire et ethnocentrique – évoquée par la citation du Petit Prince de Saint-Exupéry qui donne son titre à l’exposition. Ainsi l’esthétique documentaire, voire ethnographique de la plupart des pièces présentées recouvre-t-elle en réalité un réseau subtil de connotations, d’écarts et de narrations plus vaste, qui propose une lecture « psycho-géographique » du désert.
Une série de récits (conférences, performances, films) accompagnera l’exposition.
9 esplanade Pierre Vidal-Naquet
Rez-de-Chaussée de la Halle aux Farines
13 arrondissement à Paris
+33.(0)1.45.84.17.56
info@betonsalon.net
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