PRIX COAL 2011 – LES NOMINÉS

PRIX COAL 2011 – LES NOMINÉS

 

Pour sa deuxième édition, Coal a reçu dans le cadre de l’appel à projets du Prix Coal 2011 reçu 349 dossiers d’artistes venant de 46 pays, dont 23 pays européens !
Compte tenu du grand nombre de dossiers reçus, et afin de valoriser l’importance du travail réalisé par les artistes sur les enjeux environnementaux actuels, Coal a choisi d’attribuer cette année de retenir quatre projets finalistes afin de mettre en avant un nombre significatif de projets en rapport avec le thème de la forêt pour l’Année internationale de la forêt.

Ils ont été sélectionnés par un comité de sélection composé de :

Patrick Degeorges, Chargé de mission, direction de l’eau et de la biodiversité, Ministère de l’écologie ;
Eva Hober, Directrice de la galerie Eva Hober ;
Sacha Kagan, Fondateur du Réseau Cultura21;
Sylvain Lambert, Associé, service développement durable, PwC ;
Elisabeth Reiss, Directrice d’Ethicity ;
Billy Suid, Donateur particulier de Coal ;
Céline Roblot, ex. Chargée de mission développement durable, Ministère de la culture ;
Theresa von Wuthenau, Coordinatrice et porte parole d’Imagine2020
L’équipe de COAL.

>> Télécharger le Catalogue Prix Coal 2011

 

PRÉSENTATION DES PROJETS

BEUYS’ ACORNS d’ACKROYD & HARVEY

En 2007, Ackroyd & Harvey ont ramassé et fait germer une centaine de glands provenant des 7000 chênes plantés par Joseph Beuys. Ils ont donné naissance à 250 jeunes arbres. Leur projet est de soigner ces descendants avec ténacité et d’embrasser la déclaration de Beuys selon laquelle les cités et les villes devrait être “comme des forêts”.

Les sciences émergentes montrent combien les forêts sont cruciales pour la santé des villes à long terme : une augmentation de 10% de la couverture arboricole peut maintenir l’augmentation des températures en dessous de 4°C et rendre les villes invulnérables au changement climatique jusqu’en 2080. Les artistes collaborent au projet arbres du Dr Roland Ennos de l’Université de Manchester et à l’ECI d’Oxford à Wytham Woods.

Beuys’ Acorns agit comme un catalyseur, générant une série d’interfaces publiques autour de ces jeunes arbres, animées par des artistes, des scientifiques, des avocats, des architectes et des écrivains qui révélent l’interdépendance fondamentale qui nous unit au monde naturel. C’est un levier pour les sciences émergentes et une tentative d’influencer de manière significative les politiques environnementales. Quand les arbres seront plus matures, les artistes envisagent des plantations massives dans des villes anglaises particulièrement pauvres en arbre. Esthétiquement, il s’agit d’un appel à couvrir nos villes d’arbres et de plantes, afin de nous préparer à un futur incertain. Au lieu de 7000 arbres, les artistes appellent à en planter 7 millions à travers les villes d’Angleterre et d’Europe.

Ackroyd & Harvey sont un duo créé en 1990. Ils vivent et travaillent à Londres, UK

 

PARTICLE FALLS d’ANDREA POLLI & CHUCK VARGA

 

Particle Falls est une projection qui intéragit avec l’environnement et permet aux passants d’apprécier en temps réel le taux de micro-particules dans l’air. Elle prend la forme d’une cascade chutant sur la façade d’un immeuble.

Une étude récente commandée par le maire de Londres montre que 4300 personnes meurent prématurément chaque année à cause de la mauvaise qualité de l’air à Londres (BBC News, Sunday, 28 Mars 2010). Les technologies récentes peuvent évaluer les niveaux de particules fines dans l’air en temps réel. La surveillance globale de la pollution aux microparticules fait partie des développements les plus récents de l’aéronomie. Ce projet inclut un néphélomètre (dans le cadre d’une collaboration avec Sonoma Technologies/AirNOW), qui mesure les plus petites particules. Moins de particules brillantes de part et d’autres de la cascade
signifie moins de particules dans l’air.

Cette installation grand public agit à la fois comme un poste de contrôle, une alarme et une source de beauté. Particle Falls peut s’adapter à tous les sites et idéalement fonctionner en collaboration avec les services de surveillance locaux.

Andrea Polli & Chuck Varga collaborent depuis 1999. Ils vivent et travaillent au Nouveau Mexique.

 

PEGASE d’ARNAUD VERLEY & PHILEMON

Pégase est un animal miraculeux, la monture du dieu du soleil, un cheval de feu rapide comme l’éclair, un moyen de locomotion fantasmé. Ce projet propose une métaphore moderne incarnée dans un Pégase terre-à-terre, devenu une honorable bête de somme.

Harnaché, Pégase est équipé d’un dispositif qui convertit l’énergie solaire en électricité. Il broute, voyage, se charge en électricité. Une fois les batteries pleines, l’animal, avec
son kit et sa prise femelle, peut servir à quiconque : recharger un téléphone, alimenter une radio, une lampe, un sèche-cheveux. Reprenant la symbolique du porteur
d’eau, ce Pégase est un animal de service, ambigü, incongru, écologique et qui sait, visionnaire. Il oscille entre progrès et décadence. Non sans humour, ce Pégase pèse sur le mythe solaire avec sa parure profane. Il convoque l’hyper-modernité, la fin des énergies fossiles, la locomotion lente, en cette période de croissance molle et de catastrophes écologiques.

Lille, Dunkerque, Ostende, Anvers, par les plages, les chemins de halages, les voies piétonnes, du Nord de la France jusqu’en Belgique, Pégase livre du courant. Le dispositif est expérimenté avec la population.
Les actions sont consignées. Le projet sera exposé à la Fondation Verbeke (Anvers, 2012) et au Bureau d’art et de recherche (Lille 2013).

Arnaud Verley & Philémon sont est un duo formé en 2007.  Ils vivent et travaillent à Lille, France.

 

FOLIA APOTROPAÏCA d’ART ORIENTE OBJET (LAVAL-JEANTET & MANGIN)

Le projet Folia Atropoïca consiste à accompagner le Dr Graham Dorrington (ingénieur) et le Dr David Roberts (botaniste), en forêt primaire à bord du White Diamond, l’aéronef à moteur conçu par Graham Dorrington pour observer la canopée au Brésil, en Guyanne ou au Gabon. L’expédition conduira à identifier une plante non encore nommée de la forêt primaire. La plante en question sera officiellement baptisée Folia apotropaïca, c’est-à-dire littéralement « feuille qui conjure le mauvais sort ».

En recourant à des techniques mises au point par l’Université de Cambrige permettant de transmettre momentanément des propriétés phosphorescentes aux
plantes, le duo Art Orienté objet souhaite rendre une série de lianes arboricoles temporairement bioluminescentes afin de les déposer sur la canopée au moyen de l’aéronef, de façon à ce qu’elles écrivent en lettres gigantesques le nom de la nouvelle espèce découverte, Folia Apotropaïca, et que ce nom apparaisse sur les enregistrements satellitaires le temps que dure la bioluminescence.

Cette action poétique vise à provoquer les interrogations des observatoires satellitaires, afin de témoigner des extrémités auxquelles sont réduites les consciences individuelles qui cherchent incurablement à changer la sensibilité des dirigeants. Elle est porteuse de l’espoir que toute action symbolique peut réveiller la conscience
de l’observateur, mais elle participe aussi d’une utopie formidable qui voudrait qu’artistes et scientifiques partagent une sensibilité commune et des moyens contemporains pour en témoigner.

Art Orienté Objet est un duo créé en 1991. Ils vivent et travaillent à Paris, France.

 

RANE-CHAR du DOCTEUR DARO MONTAG


Le projet RANE-CHAR utilise la production de charbon de bois biologique comme une stratégie artistique afin de sensibiliser à la menace du changement climatique.

Lorsque les arbres sont coupés, utilisés comme bois de chauffage ou laissés à la décomposition, la plupart du dioxyde de carbone absorbé par les arbres durant
leur vie retourne dans l’atmosphère. Si au contraire, la matière végétale est transformée en charbon de bois, une grande partie de ce carbone reste contenu sous une forme stable qui l’empêche de s’échapper. Ce processus qui consiste à transformer la matière organique en « bio-char» (comme charcoal : charbon de bois), connu sous le nom de pyrolyse permet à la matière végétale de brûler à haute température en l’absence d’oxygène. Le « bio-char » qui permet d’atténuer de manière potentielle le changement climatique en diminuant la quantité de carbone dans l’atmosphère et en le maintenant dans le sol, possède aussi des propriétés uniques qui participent au maintien d’un sol sain.

L’oeuvre se présente sous quatre formes différentes :

1. La pyrolyse du bois lors d’une intervention publique et le conditionnement du « bio-char » produit dans des sacs de 1kg qui seront l’oeuvre elle-même.

2. La distribution de sacs individuels et uniques de RANE CHAR, accompagnés d’une carte postale. Les membres du public interviennent en enterrant le contenu et en renvoyant la carte postale au groupe de recherche RANE qui enregistrent et localisent en ligne, là où le « bio-char » est enterré.

3. Une caisse de transport contenant les sacs de RANE CHAR conçue afin d’être exposée.

4. Une conférence publique du Dr Daro Montag, utilisant le charbon de bois produit lors du projet afin d’illustrer les liens entre énergie, économie et environnement qui conduisent notre culture vers une crise.

Daro Montag est né en 1959. IL vit et travaille à Falmouth, UK.

 

KRIESLAUF de DAS NUMEN


Le projet Krieslauf (circuit) est une installation technique à base de filtres qui propose de purifier les eaux usées générées dans le cadre d’une exposition et de produire une eau potable, le tout sur place et dans un processus faisant partie de l’exposition.

Sorte de catalyseur purifiant les sécrétions de l’exposition, pour venir ensuite rafraichir les visiteurs, le Krieslauf propose un cycle complet de digestion / sécrétion /
nettoyage.

A travers ce système, un lien inattendu est proposé entre l’eau des toilettes et celle du robinet. Il devient alors possible de boire une eau que l’on a préalablement souillée. Pour cela un système de séparation entre les éléments solides (excréments) et liquides (urines) se fait à la base dans les toilettes, la partie solide est séchée, la partie liquide est alors filtrée par des mécanismes naturels (membranes, lumière UV, chlorofication…). Le mécanisme est pour partie rendu visible au visiteur qui prend ainsi conscience des mécanismes naturels en réponse aux demandes d’hygiène et aux besoins en ressources.

L’objectif est de générer une prise de conscience au travers d’une expérience plaçant la nature dans une création à la fois surprenante, dérangeante, intime, atypique et magique au sein d’une culture occidentale ayant oublié à quel point les services rendus par la nature peuvent être puissants, évocateurs et locaux.

Das Numen est un collectif créé en 2009. Ses membres vivent et travaillent à Berlin, Allemagne.

 

SUPERMEAL d’ERIK SJÖDIN


La plante aquatique Azolla peut à peu près tout faire : remplacer les fertilisants chimiques, servir de nourriture, prévenir la malaria et ouvrir la voie de l’espace. Elle est peut être même un régulateur du climat de la Terre. Cette plante, avec une rapidité de croissance unique est également une source importante de nutriments. Pourtant, elle ne fait pas parti de notre alimentation quotidienne.

Dans Super Meal, Erik Sjödin expérimente avec des agriculteurs, des chefs cuisiniers et des scientifiques, l’utilisation de l’Azolla dans l’alimentation et réfléchit à la façon dont nous produisons et produirons à l’avenir notre nourriture. Le projet donne lieu à des mises en culture d’Azolla, des workshops et des cours de cuisine, des séances de cuisine et des repas
partagés dans l’espace public.

Super Meal se développe notamment avec l’aide de John Larsson du département botanique de l’université de Stockholm, Masamichi Yamashita du département de Biologie et d’Agriculture spatiales de la branche scientifique de la JAXA (Japon), le collectif artistique et agricole Kultivator de Öland (Suède), l’espace d’art contemporain et d’architecture Färgfabriken à Stockholm et Oloph Fritzen, agriculteur dans l’unique ferme urbaine de Stockholm.

Erik Sjödin est né en 1979. Il vit et travaille à Arsta, Suède.

 

TOPIQUE-EAU d’ISABELLE DAËRON


Au 19ème siècle, le réseau de collecte des eaux se met en place à Paris, un réseau unitaire est adopté. Ce système réunit dans un même tuyau les eaux pluviales et les eaux
usées, permettant de réduire les coûts relatifs à la conduction des flux. Mais le volume d’eau à traiter augmentant, il paraît aujourd’hui inapproprié. Les eaux de pluie se mélangent aux eaux usées, l’ensemble est traité dans les stations d’épuration alors que les eaux pluviales requièrent une filtration bien moins importante.

Les réseaux impliquent une dépendance à un système technique, ils déconnectent le citadin de leur milieu de vie. Penser l’organisation des flux en rapport avec la mobilité des usagers de demain signifie proposer des objets autonomes, transportables qui permettent une utilisation des ressources sur le lieu lui-même.

Topique-eau est une fontaine déconnectée du réseau hydraulique et connectée au milieu qui prend appui sur les qualités du lieu (pluviométrie, éléments physiques existants comme par exemple des arbres ou des poteaux, etc) pour proposer une eau potable. Cette fontaine constitue un signe s’adressant aux citadins : elle raconte le processus de transformation d’une ressource – l’eau de pluie –, de sa captation à son stockage et sa filtration jusqu’à son utilisation par les usagers du lieu.

Isabelle Daëron est née en 1983. Elle vit et travaille à Paris, France.

 

THE INFINITY CUBE LAB de JAE RHIM LEE


L’Infinity Burial Project est une proposition modeste d’alternative au traitement des corps Post mortem, qui promeut et facilite l’engagement individuel dans le processus de décomposition, une mise au défi du déni de la mort et de la dégradation environnementale inhérents aux pratiques Post mortem occidentales.

Ce projet repose sur le développement d’une variété de champignon unique, le Infinity Mushroom, qui décompose et élimine les toxines des tissus humains. Il propose un “kit” de décomposition, un costume funéraire équipé d’activateurs de décomposition et anime une association vouée à la promotion de la conscience, de l’acceptation de la mort et de la pratique de la «décompiculture» (culture des organismes agissant dans le processus de décomposition).

The Infinity CubeLab est un module laboratoire développé pour la Station Spatiale Internationale dans le cadre de recherches scientifiques sur les effets et les potentiels de la microgravité. The infinity CubeLab a pour but de tester la viabilité de l’Infinity Mushroom comme digesteur de biofilm et de tissus humain en microgravité et de constituer une solution à la question des déchets et des funérailles dans l’espace.

Jae Rhim Lee propose l’installation d’un Infinity CubeLab à échelle humaine. Sa surface transparente est enduite de biofilm et de champignons. Des capteurs de température et d’humidité, ainsi qu’une caméra permettent d’observer les activités et les interactions entre le biofilm et les champignons. Un jeu de reflet projette les observateurs “à l’intérieur” du Cubelab, suggérant qu’ils seront eux aussi un jour digérés.

Jae Rhim Lee est née en 1975 à Gwangju, Corée du Sud. Elle vit et travaille dans le Massachusetts, USA.

 

PERPETUAL AMAZONIA de LUCY + JORGE ORTA


En 2009 et 2010 le duo réalise Amazonia pour le Musée d’Histoire Naturelle de Londres. Dans l’esprit des «voyages d’exploration », les oeuvres produites retracent leur expédition entreprise en forêt amazonienne péruvienne à l’été 2009 avec Cape Farewell, autour de la biodiversité. Lucy+Jorge Orta projettent de présenter en France le deuxième volet de ce travail avec Perpetual Amazonia (MLC Plot 00,0001 I one metre | S12 48 21.6 W71 24 17.6) : une oeuvre à la fois photographique, relationnelle et participative, impliquée dans le processus d‘étude et de sauvegarde de la forêt Amazonienne.

Lors de leur expédition, aux côtés des scientifiques, les artistes ont enregistré et photographié toute la flore et la faune qu’ils ont rencontrée sur une parcelle d’un hectare dans le forêt de Manu (GPS S12 48 21.6 W71 24 17.6). Ils ont ensuite divisé cet hectare en 10.000 sous-parcelles d’un mètre sur un mètre, identifiées par leurs coordonnées GPS exactes. Chaque photographie est une représentation poétique de chaque parcelle. Elles sont accompagnées d’un certificat de propriété morale de 60 ans décrétant le droit de protéger la forêt, de contribuer à la recherche et de transmettre ce certificat avec la photographie qui l’accompagne à la générationsuivante.

L’installation Perpetual Amazonia engage la participation du public via la distribution d’une affiche « relationnelle» invitant le public à s’investir sur la question des forêts et à récolter des fonds pour la recherche scientifique en Amazonie.

Lucy Orta est née en 1966, en Angleterre et Jorge Orta en 1953, en Argentine. Ils vivent et travaillent à Paris, France.

 

ARCTIC CONQUISTADORS d’OLGA KISSELEVA


Arctic Conquistadors
est une carte interactive du Pôle Nord, générée en temps réel. En pistant les entreprises qui s’installent quotidiennement dans la région polaire, ce programme original, développé par Olga Kisseleva en collaboration avec des chercheurs en géopolitique, met en perspective les conflits économiques possibles de ce nouvel Eldorado. L’artiste a construit un programme qui analyse les situations en temps réel et qui fait apparaître les entreprises sur la carte de l’Arctique là où elles sont en train de s’implanter.

Sur l’écran, une carte de l’Arctique. Des logos de groupes majoritairement pétroliers comme Shell, Esso, Total, Tschudi, y apparaissent au fur et à mesure. Le rythme s’accélère, les logos se superposent de plus en plus vite, s’empilent, s’amassent jusqu’à déborder de l’écran : le programme se met à délirer tout seul. A la fin, ça explose, ça ne devient plus supportable.

Cette oeuvre est une mise en garde contre les risques qui guettent cette région riche en réserves de pétrole et encore peu exploitée.
Aprés les guerres de religion, les guerres d’empires, les guerres politiques, on assiste aujourd’hui à la guerre des marchés entre multinationales. La plupart des problèmes politiques découlent de ce nouveau partage du monde.

Olga Kisseleva est née à Léninegrad en 1965. Elle vit et travaille à Paris et à Saint-Pétersbourg.

 

DAMMED WATERS de PETER FEND


Peter Fend propose d’imaginer un équipement simple qui permette de collecter les plantes aquatiques qui prolifèrent dans les canaux et les réservoirs en vue de produire rapidement et localement du biogaz, sans faire pression sur les bactéries, sans nuire aux oiseaux et aux poissons ni à la repousse des plantes tout en participant à la restauration des écosystèmes aquatiques. Cet équipement n’utilise que l’énergie humaine.

Une fois récoltées, les plantes sont mises à macérer, on y ajoute de la bouse de vache et de l’herbe coupée, puis de l’ensilage et du ferment : au bout d’une période allant de trois jours à trois semaines on obtient du gaz.

Combinant la Fontaine de Duchamp et la graisse de Beuys, Peter Fend a concentré son travail sur la production d’hydrocarbures “zéro émission” à partir de plantes
aquatiques. Il a choisi de se concentrer sur les eaux stagnantes plutôt que sur les océans car elles ont l’avantage d’être politiquement autonomes et de former des
écosystèmes stables et bien identifiés. Peter Fend mène cette recherche en Hollande, pays de digues par excellence.

Quand la technique aura fait ses preuves, il envisage de développer des sites similaires sur les routes de migration des poissons et des oiseaux, en Scandinavie, dans le bassin méditérranéen et au delà. Dans ces environnements aquatiques restaurés, les oiseaux reviennent puis dispersent les graines et le guano restaurant à leur tour les forêts et autres écosystèmes. L’art devient ce par quoi “la Nature produit plus de Nature” (Spenser).

Peter Fend est né en 1950 à Colombus, USA. Vit et travaille à Berlin, Allemagne.

 

MARBRE D’ICI de STEFAN SHANKLAND

Le projet Marbre d’Ici est conduit par le plasticien Stefan Shankland, avec Raum architectes, le Matériaupôle, Urbicus paysagistes et l’équipe TRANS305.

Initiée en 2007 par Stefan Shankland, la démarche HQAC – haute qualité artistique et culturelle – vise à intégrer une dimension artistique et culturelle à un processus de transformation urbain. La ZAC du Plateau à Ivry-sur-Seine (94) est le terrain d’application de cette démarche alliant art, ville et développement durable. Le programme TRANS305, prototype HQAC, associe artistes, habitants, professionnels du genre urbain, étudiants, chercheurs, acteurs culturels, services de la ville et élus dans la création d’une nouvelle culture de la ville en mutation.

Le projet Marbre d’Ici croise des enjeux artistiques, urbanistiques et environnementaux. Basée à l’Atelier / TRANS305, l’équipe du projet s’implique dans la conception et la production des futurs espaces publics de la ZAC. L’objectif est de créer un nouveau matériau composite (le Marbre d’Ici) réalisé à partir de gravats provenant des chantiers de la ZAC : une matière première locale, porteuse de l’histoire d’un quartier, valorisée au travers d’un processus artistique. Marbre d’Ici sera utilisé pour remplacer d’autres matériaux importés (granit, marbre…) et contribuer à l’identité esthétique et culturelle d’un quartier en devenir.

En avril 2012, le Marbre d’Ici sera intégré au premier espace public de la ZAC, situé à l’emplacement de l’actuel Atelier / TRANS305.

Stefan Shankland est né en 1967 à Paris. IL vit et travaille à Ivry-Sur-Seine et à Berlin.

 

JALAN JATI par THE MIGRANT ECOLOGIES PROJECT


Jalan Jati ou “la route du Teck”
retrace le voyage originel, matériel et poétique d’un lit en bois de teck trouvé dans une boutique de seconde main «karang guni» à Singapour, depuis l’endroit, dans le Sud Est Asiatique, où l’arbre d’origine a grandi. Le projet confronte les histoires naturelles cross-culturelles, les relations arboricoles au niveau micro et macro, et la technique de traçabilité du bois par prélèvement ADN.

Chaque arbre a une identité ADN unique qu’on appelle de façon antropomorphique “empreinte digitale”. On peut donc utiliser la technologie ADN pour s’assurer que le bois acheté par les consommateurs internationaux provient bien de plantations et non pas des forêts primaires. Jalan Jati fait parti d’une recherche en cours sur les relations des hommes aux arbres, forêts et produits des forêts en Asie du Sud-Est, axée sur les matériaux, les métaphores, la magie, les ressources écologiques et les aléas historiques. L’approche artistique comprend des photographies, des collages d’empreintes du bois et du lit, et des animations en stop-motion.

Des tests préliminaires suggèrent une possible compatibilité entre l’ADN du fameux lit et les tecks du Sulawesi du Sud. Un groupe d’artistes et de scientifiques s’est rendu sur les anciennes plantations de tecks de l’île de Muna dans le Sulawesi du Sud-Ouest et sont en train de recréer une “écologie” basée sur les éléments de récits sociaux et ésotériques combinés aux informations recueillies grâce aux veines du bois de ce lit.

The Migrant Ecologies Project est un collectif composé de Lucy Davis, Shannon Lee Castleman et leurs collaborateurs, il est basé à Singapour.

 


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