Inauguration de STUWA 2017

Inauguration de STUWA 2017

La troisième édition de STUWA parcours Art et Nature du Sundgau est inaugurée le 4 juin 2017. Des œuvres dans les villages initient de nouveaux échanges entre artistes, habitants et visiteurs et deviennent autant d’espaces communs et partagés, reflets de la richesse culturelle et géographique du territoire. Avec STUWA, COAL et le Sundgau font de l’art contemporain un succès populaire. La troisième édition de ce parcours d’œuvres et d’expériences en milieu rural lui fait atteindre une dimension qui le rend unique.

Né de l’initiative du Pays du Sundgau en 2015, STUWA, le parcours Art et Nature du Sundgau, rassemble déjà 16 œuvres réparties sur un territoire fédérant 108 communes. STUWA se distingue non seulement par sa méthode participative spécifique qui associe communes, habitants et artistes, mais aussi par le succès populaire de cette démarche d’art contemporain en milieu rural. Le succès de sa fréquentation dès la première année, la réalisation d’œuvres associées au parcours par d’autres acteurs du territoire, et la volonté renouvelée des communes de pérenniser la présence des œuvres confirme l’ancrage de STUWA sur le territoire.

Six oeuvres, sélectionnées par les communes sous la direction artistique de COAL, explorent les diverses facettes de la mobilité. Ainsi les forces motrices de la nature, et tout particulièrement le vent, se donnent à voir dans l’installation tout en mouvement Flux / Pour le vent d’Olivier Nattes, tandis que la Bascule (Wald) de Marion Orfila défie les lois de la gravité en présentant un morceau de paysage déraciné, figé en équilibre à la surface du sol. A l’inverse, le Point Zéro de Pauline Toyer, hémicycle en pierre calcaire creusé à même le sol, dévoile le cycle de la matière et des ressources locales, tout en dialoguant avec la topographie des lieux.

Mais la mobilité, c’est avant tout le déplacement et la référence au voyage. Qu’on évoque les mobilités douces passées et à venir, comme le véhicule futuriste Centipède du duo HeHe, dont l’immobilisme rappelle la disparition des trains de campagne ; ou qu’on aborde la question brûlante des Migrations, à travers l’installation par les Saprophyhtes de nids géants là où l’on serait plutôt tenté de chercher ceux des cigognes. Enfin, la mobilité devient processus avec l’œuvre Jusqu’à rompre : Julien Fargetton fabrique une corde avec les textiles donnés tout au long de son voyage dans le Sundgau. Un moyen de rappeler que la mobilité est avant tout un vecteur de convivialité qui permet de tisser des liens entre les personnes.

Une septième œuvre a été confiée au Conseil de Développement du Sundgau, qui invite Sébastien Haller, artiste sundgauvien, à réaliser une œuvre animalière pour la Maison de la Nature à Altenach.

Flux / Pour le vent d’Olivier Nattes à Heidwiller 

Cette oeuvre légère et aérienne tient à la fois de la sculpture et du dispositif. Flux / Pour le vent constitue un abri tubulaire dans lequel on peut entrer, se coupant dès lors du paysage environnant. Il s’agit de mettre en scène deux forces naturelles, la gravité et le vent, et de les amener à dialoguer entre elles par l’intermédiaire d’une forme. Le tissu se meut sous l’effet de la gravité qui s’exerce sur lui et la force contradictoire du vent qui s’y oppose. Par ce dispositif poétique, Olivier Nattes rend visible ce jeu de forces et d’opposition. La forme qui en résulte n’est jamais vraiment la même : cette sculpture évoque ainsi le caractère impermanent des éléments et des phénomènes qui nous entourent.

Point Zéro de Pauline Toyer à Seppois-le-Haut, et exposition de l’artiste dans la chapelle du village

Le Point Zéro est un point entre le ciel et la terre, dont la forme en soustraction et le volume en négatif ne viennent pas heurter la plénitude du paysage. A l’inverse des constructions qui se pensent par élévation, Point Zéro est un trou en dessous de la ligne d’horizon. C’est aussi une référence aux exploitations minières et aux carrières d’extraction de pierres, telle celle de Durlinsdorf dont sont issues les pierres calcaires de l’oeuvre. Les carrières nous rappellent que toute construction se fait en soustrayant de la matière du sol.

Centipède des HeHe à Werentzhouse

Centipède est un mode de transport alternatif, un véhicule qui fusionne une vision artistique de locomotion sociale et une dimension de revitalisation rurale liée à l’histoire du lieu. Originellement prévu pour circuler sur rails et transporter les visiteurs, Centipède fait suite à la disparition de la ligne de chemin de fer entre Altkirch et Ferrette. Exposé dans l’espace public, Centipède devient dès lors la sculpture d’un véhicule qui traverse l’espace et le temps. L’œuvre façonne un futur faisant revivre le passé d’un territoire, le sortant d’un immobilisme temporel tout en ré-inventant une mobilité commune.

Bascule (Wald) de Marion Orfila à Pfetterhouse

Bascule (Wald) est immobile dans une position contraire à la répartition logique des éléments visibles de ce paysage : la partie herbée s’abaisse tandis que la forêt se dresse en hauteur. Cela amène le visiteur à se questionner sur les masses et les forces en présence, sous-jacentes et invisibles. Ce paysage renversé semble se soulever, comme libéré de sa pesanteur.

Jusqu’à rompre de Julien Fargetton à la Maison de la Nature d’Altenach, et démonstration de la confection d’une corde

Julien Fargetton s’inspire de la forte tradition textile de la région. Au XVIIème siècle, le chanvre d’Alsace est un matériau stratégique qui sert à la confection des cordages et des voiles qui arment les navires pour le contrôle des routes maritimes. Tandis que la guerre du chion sévit dans le Sundgau : les chiffonniers font de la contrebande afin de revendre leur marchandise plus cher en Allemagne ou en Suisse pour la confection du papier. Équipé d’une remorque et de matériel de corderie, il a collecté aurpès d’enfants de centres jeunesse des fibres de chanvre et lambeaux de tissus colorés et les a tissés ensemble avec les enfants jusqu’à la confection d’une corde.

Migrations des Saprophytes à Obermorschwiller

Objet naturel connu de tous, le nid est réinterprété dans un contexte habité. Au-delà d’un écho aux espèces d’oiseaux spécifiques de la région, le nid est avant tout une référence au voyage, à la migration : celle des oiseaux mais aussi celle des hommes. Le nid incarne également un habitat, un refuge, un chez-soi. Il évoque un lieu approprié, un confort, la famille… Une lecture paradoxale, donc : entre foyer et itinérance, entre chez-soi et migration. Il évoque avec douceur et poésie la question actuelle d’une lutte : peut-on encore migrer ?

INAUGURATION DU PARCOURS STUWA ART ET NATURE, LE DIMANCHE 4 JUIN 2017
En présence des artistes, de COAL, des commanditaires et partenaires.

Les visiteurs pourront s’inscrire au « Stuwa Circus III », un parcours en bus à la découverte des œuvres. Chaque étape sera l’occasion de rencontrer les artistes autour d’un moment festif animé par chaque commune participante. Le départ se fera en gare d’Illfurth à 8h30 pour un retour vers 19h.

Les oeuvres du parcours STUWA 2017 sont visibles jusqu’en 2020.
Pour plus d’informations : www.stuwa.fr

 


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