Prix COAL 2019 – Les lauréat·es

Prix COAL 2019 – Les lauréat·es

Finalistes du prix COAL 2019 accompagnés par COAL, PDD et DISPLACEMENT au Centre Pompidou, ©Julie Bourges

Un Prix COAL spécial sur les déplacements liés aux catastrophes et au changement climatique en lien avec la COP25

Depuis 2009, on estime que, chaque seconde, une personne est déplacée suite à une catastrophe soudaine. Les sécheresses, les inondations, les tremblements de terre et les tsunamis ont laissé de nombreuses victimes sans abri, sans eau potable ni produit de première nécessité. En même temps, des changements plus lents tels que la désertification, la dégradation des sols et l’élévation du niveau de la mer obligent de plus en plus de gens à quitter leur foyer. De manière générale, les causes environnementales sont dorénavant intrinsèquement liées à l’ensemble des facteurs politiques, économiques et sociaux à l’origine des déplacements.

Un rapport de la Banque mondiale publié en mars 2018 indique que, d’ici à 2050, 143 millions de personnes dans le monde pourraient être déplacées du fait de ces impacts si rien n’est fait pour enrayer les changements climatiques. Des progrès importants ont néanmoins été accomplis ces dernières années pour combler les lacunes en termes de droit international sur la protection des personnes qui, en raison des catastrophes et des dérèglements climatiques, sont déplacées au-delà de leurs frontières.

Relever l’énorme défi auquel nous sommes confrontés commence par le rendre visible. C’est pourquoi COAL, à travers cette édition spéciale, a souhaité s’adresser aux artistes qui, à travers le monde, témoignent, imaginent, expérimentent et œuvrent pour un monde plus respectueux de l’équilibre écologique et de la justice climatique. Par leurs créations, ils peuvent inciter les décideurs à saisir et à se saisir de la réalité des déplacements causés par les changements climatiques.

Décerné à l’occasion de la COP25, en association avec la Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes et le programme culturel DÉPLACEMENTS : Voyages incertains, le Prix COAL 2019 s’invite à la table des négociations, pour contribuer à ce que les décisions politiques se traduisent par des avancées pour une terre habitable et partagée.

LENA DOBROWOLSKA ET TEO ORMOND-SKEAPING
LAURÉATS DU PRIX COAL 2019 CLIMAT, CATASTROPHES ET DEPLACEMENTS

Les artistes Lena Dobrowolska et Teo Ormond-Skeaping ont été récompensés par le Prix COAL le 28 novembre pour leur projet You never know, one day you too may become a refugee lors d’une cérémonie organisée au Centre Pompidou, en présence de Serge Lasvignes président du Centre Pompidou, des dix artistes nominés, des membres du jury, de Mariam Traoré Chzalnoel de l’Organisation internationale pour les migrations, ainsi que de la Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes et de DÉPLACEMENT : Voyages incertains, associés à cette édition spéciale CLIMAT,CATASTROPHES ET DEPLACEMENTS.

Le Prix COAL 2019 Climat, catastrophes et déplacements, également célébré lors de la COP25 à Madrid

Une cérémonie en l’honneur des lauréats a également eu lieu au sein de la 25e Conférence internationale sur le climat (COP25) à Madrid le 4 décembre sur le Pavillon de la France, qui assure depuis juillet la présidence de la Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes. L’Ambassadrice de France pour le Climat, Brigitte Collet a remis le Prix aux artistes Lena Dobrowolska et Teo Ormond-Skeaping et a déclaré dans son intervention :

« Les changements climatiques ne sont malheureusement plus un concept lointain et théorique mais une terrible réalité.  Il est à nos yeux essentiel que le monde de l’art puisse participer à notre effort de mobilisation et de sensibilisation et que les artistes puissent exprimer leur talent et les mettre au service de thématiques qui sont absolument cruciales pour l’avenir de notre planète. Au-delà des négociations qui sont souvent très techniques et désincarnées, les œuvres des artistes nous conduisent plus loin dans notre perception et dans notre réflexion et je tiens vraiment à les remercier pour cela ».

La cérémonie en l’honneur des lauréats a été accompagné par plusieurs interventions autour des dix projets nominés pour le Prix COAL les 3, 4 et 5 décembre sur le Pavillon France.

You never know, one day you too may become a refugee

« Qui sait, vous aussi pourriez devenir un réfugié », disait un haut fonctionnaire de l’Ouganda à propos de sa politique migratoire. Ce pays, qui est l’un des plus pauvres de la planète, a accueilli plus de 1,3 million de réfugiés au cours des deux dernières années. C’est l’un des nombreux exemples de la générosité affichée par les pays les plus menacés par les changements climatiques, qui deviennent aujourd’hui leaders dans l’élaboration, l’introduction et la négociation de politiques migratoires progressistes et de droits constitutionnels relatifs à ces problématiques. Ce fait contraste clairement avec les pratiques d’immigration de plus en plus restrictives des pays les plus riches. Mais le vent tourne, et ceux qui se sentaient jusqu’alors épargnés pourraient bien devenir à leur tour des réfugiés.

Dans le futur spéculatif imaginé par les artistes, les phénomènes météorologiques violents et l’élévation du niveau de la mer ont déplacé un nombre croissant de personnes dans le monde. Des itinéraires de migration bien établis sont inversés et de nombreux habitants du Nord viennent chercher refuge dans le Sud. Lena Dobrowolska et Teo Ormond-Skeaping imaginent un docu-fiction retraçant le parcours d’une famille blanche de classe moyenne contrainte à se déplacer sur le continent africain à la suite d’une catastrophe naturelle.

Cet univers fictionnel est pensé comme un outil de sensibilisation et d’échange sur les déplacements et les migrations. Lors de grandes conférences sur le climat, dans des écoles et des lieux culturels, les artistes mettent en œuvre un dispositif où la projection est accompagnée de rencontres, d’expositions de photos, de documents fictionnels et d’ateliers d’élaboration collective de scénarios de futurs possibles. Ils mettent ainsi en lumière notre vulnérabilité commune face aux changements climatiques et rappellent à quel point la générosité et l’inclusion sont essentielles à notre survie.

Lena Dobrowolska et Teo Ormond-Skeaping (Pologne et Royaume-Uni)

Nés respectivement en 1985 à Lubin, Pologne, et en 1987 à Plymouth, Angleterre. Vivent et travaillent à Londres, Angleterre.

Le duo fondé en 2012 utilise le documentaire et la photographie pour révéler l’omniprésence des relations de pouvoir, du racisme environnemental et de la violence politique dans notre société mondialisée. Ils collaborent avec des chercheurs, des ONG, des décideurs et des institutions internationales dans des zones fortement impactées par les changements climatiques. Lauréats en 2016 de la résidence Culture and Climate Change: Future Scenarios, leur travail a été exposé dans le monde entier comme récemment au Noorderlicht International Photography Festival (2019), Ci.CLO Bienal Fotografia do Porto (2019), Kunst Haus Wien (2019), Unseen Amsterdam (2018), Fotofestiwal de Lodz (2018), Photomonth à Cracovie (2016), Festival Fotograf de Prague (2014) et à la Grey House Foundation, Cracovie (2016).

Les artistes finalistes de la 10ème édition du Prix COAL sont

Firoz Mahmud (Bangladesh), Soaked Dream Project
FLATFORM (Italie), That which is to come is just a promise
honey & bunny (Dr. Sonja Stummerer et Martin Hablesreiter – Autriche), eat | disaster | art
Jad El Khoury (Liban), Curtains of Hope
Justin Brice Guariglia (États-Unis), DISPLACEMENT AHEAD: 143 MILLION CLIMATE MIGRANTS AND COUNTING
Lena Dobrowolska et Teo Ormond-Skeaping (Pologne & Royaume-Uni), You never know, one day you too may become a refugee
Lucy Hayto (Royaume-Uni), All Things Will Change
Maria Lucia Cruz Correia (Portugal/Belgique), Voice of Nature Kinstitute
Mélanie Pavy (France), CITIZEN OMEGA
Mélanie Trugeon et Claire Malary (France), Le désert d’Ata

PRÉSENTATION DES PROJETS DES ARTISTES NOMINÉS

Depuis 2009, on estime que, chaque seconde, une personne est déplacée suite à une catastrophe soudaine. Plus d’une centaine de millions de personnes dans le monde pourraient ainsi être déplacées si rien n’est fait pour enrayer les impacts des aléas, du fait de sécheresses, d’inondations, de tremblements de terre, de tsunamis mais aussi des suites de changements plus lents tels que la désertification, la dégradation des sols et l’élévation du niveau de la mer.

Toutes ces causes environnementales à l’origine des déplacements sont intrinsèquement liées à des facteurs politiques, économiques et sociaux. C’est pourquoi la COP25, qui se tiendra au Chili en décembre prochain, dans le but de relever l’ambition des contributions en vue de l’échéance de 2020, est l’occasion de porter haut et fort la voix des artistes qui, à travers le monde, témoignent, imaginent, expérimentent et œuvrent pour un monde plus respectueux de l’équilibre écologique et de la justice climatique. Par leurs créations, ils peuvent inciter les décideurs à saisir et à se saisir de la réalité des déplacements liés au changement climatique.

Témoins de notre temps, les artistes ont d’abord la capacité de rendre visibles les effets désormais palpables mais diffus du changement climatique sur les populations, une visibilité nécessaire à toute prise de conscience et action engagée. FLATFORM, duo d’artistes italiens composé de Roberto Taroni et Annamaria Martena, s’empare ainsi du cas hautement symbolique des Îles Tuvalu pour concevoir That which is to come is just a promise, une installation vidéo immersive qui évolue en fonction de la crue et de la décrue des eaux. Le projet DISPLCEMENT AHEAD: 143 MILLION CLIMATE REFUGEES AND COUNTING, de l’artiste américain Justin Brice Guariglia réinvestit quant à lui les panneaux lumineux d’autoroute pour y inscrire des messages alertant sur la crise des déplacements de population associée au changement climatique. Un dérèglement général qui provoque la destruction de milieu comme l’érosion des côtes dont les effets tristement spectaculaires sont observés, partout à travers le monde. Et même en Grande-Bretagne, comme le révèlent ces petites communes balnéaires dévastées, photographiées par l’artiste anglaise Lucy Hayto avec All Things Will Change. Comment survivre dès lors en milieu hostile ? Loin du réalisme photographique, le duo d’artistes français, Mélanie Trugeon et Claire Malary, choisit la voie onirique du dessin à travers Le désert d’Ata, un roman graphique qui évoque la survie d’une ornithologue dans le désert.

Donner à voir mais aussi à agir, c’est également la force des artistes qui, en donnant des outils à l’échelle locale, permettent d’engager une mobilisation à l’échelle internationale. Avec Voice of nature Kinstitute, Maria Lucia Cruz Correia élabore ainsi un institut juridique et artistique inédit comme une alternative au système de justice environnemental actuel. Interroger et remettre en question les normes, c’est le projet eat | disaster | art du collectif honey & bunny, composé de Dr. Sonja Stummerer et Martin Hablesreiter, qui convie politiciens, scientifiques, activistes, citoyens et personnes déplacées lors d’un dîner désastreux, et public, au sein des grands sommets internationaux, afin de réinterroger les règles les plus ancrées du quotidien. Les artistes Lena Dobrowolska et Teo Ormond-Skeaping renversent, quant à eux, la vision habituelle des réfugiés en racontant, à travers une fiction documentaire You never know, one day you too may become a refugee, l’histoire d’une famille blanche de classe moyenne du Nord forcées de fuir les conséquences du changement climatique et généreusement accueillis au Sud.

C’est par leur puissance narrative, parce ce qu’elles imaginent d’autres futurs possibles que les œuvres parviennent à mobiliser les consciences autant que les actes. Pour matérialiser ces nouveaux récits que les déplacés ont besoin de reconstruire après la catastrophe, l’artiste bangladeshi Firoz Mahmud crée, avec Soaked Dream Project, des lunettes vertes à partir d’objets appartenant à ces familles, comme pour changer leur regard et les encourager à intégrer leurs rêves à leur réalité. Pour réinvestir les ruines de nouveaux imaginaires, Jad El Khoury, avec Curtains of Hope, choisit lui de ramener la vie et le mouvement dans les villes abandonnées suite à des catastrophes en ornant les bâtiments de rideaux colorés, leur conférant ainsi une résonance joyeuse. D’autres futurs sont possibles nous dit aussi l’artiste française Mélanie Pavy qui tente de recomposer dans son film CITIZEN OMEGA, l’histoire d’une famille de déplacés japonais, installée dans une ville nouvelle japonaise bâtie dans le sud de l’Inde…

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Un Prix COAL spécial sur les déplacements liés aux catastrophes et au changement climatique en lien avec la COP25

Depuis 2009, on estime que, chaque seconde, une personne est déplacée suite à une catastrophe soudaine. Les sécheresses, les inondations, les tremblements de terre et les tsunamis ont laissé de nombreuses victimes sans abri, sans eau potable ni produit de première nécessité. En même temps, des changements plus lents tels que la désertification, la dégradation des sols et l’élévation du niveau de la mer obligent de plus en plus de gens à quitter leur foyer. De manière générale, les causes environnementales sont dorénavant intrinsèquement liées à l’ensemble des facteurs politiques, économiques et sociaux à l’origine des déplacements.

Un rapport de la Banque mondiale publié en mars 2018 indique que, d’ici à 2050, 143 millions de personnes dans le monde pourraient être déplacées du fait de ces impacts si rien n’est fait pour enrayer les changements climatiques. Des progrès importants ont néanmoins été accomplis ces dernières années pour combler les lacunes en termes de droit international sur la protection des personnes qui, en raison des catastrophes et des dérèglements climatiques, sont déplacées au-delà de leurs frontières.

Relever l’énorme défi auquel nous sommes confrontés commence par le rendre visible. C’est pourquoi COAL, à travers cette édition spéciale, a souhaité s’adresser aux artistes qui, à travers le monde, témoignent, imaginent, expérimentent et œuvrent pour un monde plus respectueux de l’équilibre écologique et de la justice climatique. Par leurs créations, ils peuvent inciter les décideurs à saisir et à se saisir de la réalité des déplacements causés par les changements climatiques.

Décerné à l’occasion de la COP25, en association avec la Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes et le programme culturel DÉPLACEMENTS : Voyages incertains, le Prix COAL 2019 s’invite à la table des négociations, pour contribuer à ce que les décisions politiques se traduisent par des avancées pour une terre habitable et partagée.

JURY 2019

Paul Ardenne, Historien et critique d’art
Claude d’Anthenaise, Conservateur général du patrimoine, directeur du musée de la Chasse et de la Nature
Monique Barbaroux, Haute fonctionnaire au développement durable du ministère de la Culture
Hannah Entwisle Chapuisat, Commissaire d’exposition de DÉPLACEMENTS : Voyages incertains et directrice de La Fruitière
Claire Hoffman, Responsable de la programmation arts visuels du Centre culturel Suisse
Walter Kaelin, Envoyé de la présidence de la Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes
Richard Le Quellec, Artiste et responsable de Embassy of Foreign Artists
Lucy Orta, Artiste
François Rivasseau, Ambassadeur, Représentant permanent de la France auprès de l’Office des Nations unies à Genève et des organisations internationales en Suisse
Elodie Royer, Commissaire d’exposition chez KADIST Art Foundation

Les partenaires du Prix COAL 2019

Placé sous le haut patronage du ministère de la Transition écologique et solidaire, le Prix COAL 2019, Monté en partenariat avec la Plateforme sur les déplacements liés aux catastrophes et le programme culturel DÉPLACEMENTS : Voyages incertains, bénéficie du soutien de l’Union européenne et du réseau ACT, du ministère de la Culture, du Musée de la Chasse et de la Nature et de la Fondation François Sommer et d’un partenariat avec le Centre Pompidou.

Dans le cadre de cette édition spéciale, le lauréat bénéficie d’une dotation de 10 000  euros allouée par la Fondation François Sommer. Il bénéficiera égale­ment d’une visibilité internationale en lien avec DÉPLACEMENTS : Voyages incertains en partenariat avec la Plateforme sur les dé­placements liés aux catastrophes.

 

 

 


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